lundi 17 mars 2008

Chap. 2



Je savais que je partais avec deux handicaps : le fait d'habiter à 30 km de Montpellier (même si j'ai mis que j'y vivais) et surtout d'être chômeur (à profession, j'ai mis «graphiste»). C'est clair que ça peut en effrayer certaines. Mais, même si le logo des Assedic ressemble étrangement à celui des supermarchés pour tiers-mondistes de nourriture sur-toxinée Aldi, j'espère qu'elles ne vont pas toutes croire que je suis un pauvre zonard qui fait tourner ses trois paires de chaussettes trouées et qui économise une semaine pour se payer un picon-bière. Bon, j'ai vite remarqué par contre que beaucoup, malgré leur situation CSP élevée, avaient un niveau culturel assez limité. Cadre sup, OK, mais qui kiffe grave le dernier Shakira ! Pinaize, tu as 33 ans, merde ! Et lis un livre de temps en temps, au lieu de passer tes soirées à tchater ! Coquine !Le genre de filles à croire que Velvet Underground est une marque de serviettes hygiéniques ou que Pierre Bourdieu est un candidat de la Star Academy. D'ailleurs par la suite, en ayant marre de discuter avec des filles du niveau culturel et intellectuel de Patrick l'Etoile de Mer (le copain de Bob l'Eponge), j'ai modifié mon annonce en y ajoutant des références et des allusions limite prétentieuses vu le contexte et qui devaient, du moins je le pensais, filtrer les victimes de la sous-culture M6-NRJ-McDo.
Bon, résultat de mon mailing : genre 5 réponses pour 15 envois. Et alors, c'est ma tronche, ou quoi ?! Merde, chuis pas mal, quand même ! Et j'ai vu les trombines tristes de la concurrence ! Bon, c'est déjà ça. Cool, la number one dans mon coeur non seulement m'envoit un feedback bien positif mais en plus, me «sélectionne» et «veut être mon amie»! Hein, quoi, «mon amie»?! C'est quoi, ce truc ?! Bon, en tous cas, c'est positif. C'est mieux que la black-list, à mon avis. Durant la semaine qui suit, j'entretiens le contact avec elle (que j'ai longtemps appelée «l'Arlésienne» vu que malgré l'intérêt que je semblais suscité chez elle, il a fallu attendre que le hasard nous fasse nous croiser dans une rue de Montpellier pour que nous rencontriions, et que je vois d'ailleurs à cette occasion qu'elle avait certes un sourire tout à fait charmant mais également un gros cul). Dans le même temps, je me fais carrément brancher par une autre (que nous nommerons « l'Initiatrice ») qui me fait installer MSN dont nous abusons jusqu'à en éroder les touches de nos claviers. En effet, meetic requiert un kit de base : tout d'abord le sus-nommé MSN. «On passe sur MSN» est une phrase qui, sur tchat meetic, annonce qu'on entre dans une nouvelle étape. Ensuite, avoir des repas vite prêts en réserve pour les chats improptus que l'on peut pas interrompre sous pretexte qu'on doit aller éplucher un oignon ou faire une vinaigrette. Ainsi, moi qui aime bien manger de la nourriture en général, j'ai dû me résoudre à stocker des boîtes de maqueraux à la moutarde. C'est très vite prêt - très vite ouvert, quoi - et avec du pain pour saucer, ça faire un bon dîner spécial tchat. Dans les outils indispensables à la bonne pratique de meetic, trouver un site de diététique pour calculer votre IMC et savoir si votre corpulence est dans la normale, si vous êtes trop maigre ou en surpoids. Inutile de préciser le caractère prépondérant de tels sites pour mieux cibler l'aspect des candidates. De même, avoir dans les favoris Mozilla
www.mappy.fr pour savoir où se trouve le bled qui accueille cette charmante brune et à quelle distance de chez soi cela se trouve.
Et enfin, bien sûr, avoir des capotes en stock.

1 commentaire:

romanzini a dit…

Excellent j'ai pas tout lu mais ça résume bien meetic !