Au fil de mes contacts meetic, j'ai pu remarquer également la présence d'une population très représentée : l'instit. Bien sûr, hors de question de mettre sa photo. Autant éviter de se retrouver à tchatter avec le papa divorcé du petit Kevin qu'on a dans sa classe de CM1 à l'école primaire Mohammed el Zarquaoui en ZEP en banlieux de Valenciennes. D'ailleurs, bien souvent, elles mentent sur leur situation géographique, histoire de brouiller les pistes. On ne sait jamais. Les instits ont du temps libre et, lorsqu'elles sont célibataires et que les collègues masculins ont le sex-appeal d'un iguane incontinent, elles ne sont pas dans un contexte social qui leur permette de rencontrer le mâle au regard de braise qui alimente leurs fantasmes torrides. Des instits, j'en ai plein mon MSN, de quoi alphabétiser le Burkina Faso. Elles se font chier. Marre de ne pas pouvoir profiter de leur énorme temps libre pour des activités de couple. Elles ne risquent pas voir leur job remis en question par une délocalisation en Chine ou une OPA agressive d'un lobby de retraités de Miami et sont donc au dessus des contingences matérielles. Ça laisse du temps et de l'espace dans leur cerveau pour tchatter dès que la cloche de 17 heures a sonné. Si elles le pouvaient, elles se connecteraient sur meetic pendant que leurs élèves planchent sur la conjugaison des verbes du troisième groupe au plus-que-parfait.
Un sous-groupe que j'évite (ou alors pour les plans bien explicitement Q, si elles ont des arguments): les bimbos au QI proche de celui de l'amibe. On les repère à distance rien qu'à lire leur annonce, soit criblée de fautes d'orthographe (fautes qui dénotent parfois une imagination débordante, cela dit) soit carrément et le plus souvent en langage SMS (même si le mot SMSé est plus long que celui qu'il est censé abréger). Et bien sûr un contenu proche du néant et reflet d'un niveau intellectuel effrayant pour des humaines vivant dans un pays où l'école est obligatoire jusqu'à seize ans. Elles écoutent du r'n'b, kiffent les sorties en discothèques et leur cuisine préférée est concoctée par les fast-food. Tout ça dans leur profil descriptif. De même, elles n'hésitent pas à mettre une photo d'elles où elles portent des lunettes de soleil ou font un bisou à leur appareil photo. Tout juste si elles ne montrent pas leur string dépassant du jean de contre-façon Diesel taille basse. C tro koooool ! (et autres Lol !)
Après, il y a aussi des filles normales sur meetic. Qui cherchent un prince charmant. La machine à fantasmes. Mauvais temps pour les moches ou même les physiques moyens. Tant qu'à être sur un tel site, autant viser haut. Les lois du marché appliquées aux relations amoureuses. Meetic est une jungle sans pitié où s'opère une sélection naturelle. Même les boudins sont difficiles. Et les canons vouées à la frustration et l'insatisfaction chronique. J'en ai croisé une, comme ça, Inès. Une vraie princesse. Enfin, une princesse de film porno, tout de même! Son problème est qu'avec un enfant et habitant un village paumé, elle n'avait pas beaucoup d'opportunité de rencontrer de mâles aptes à assouvir ses rêves d'homme parfait. Elle avait donc rempli son profil meetic et cela était devenu pour elle plus qu'un jeu, une obsession. Un soir que je trainais sur le site, elle m'a contacté par tchat. Après les préliminaires d'usage permettant de bien voir qu'on était sur une longueur d'onde similaire, on est naturellement passé sur MSN où j'ai pu découvrir, ébahi, son identité visuelle. 30 ans, un mélange de Claudia Cardinale à l'époque de Once Upon A Time In The West et d'Isabelle Adjani dans le remake de Nosferatu par Werner Herzog. Avec les nichons de la première et la bouche de la seconde. Elle dessinait pour des livres destinés aux enfants. Une pure beauté. Deux heures plus tard, j'étais allongé sur son lit tandis qu'elle me délivrait une fellation d'anthologie (classe Marc Dorcel Productions, édition limitée de Luxe), penchée sur mon penis tandis que ma main s'aventurait entre ses cuisses, effleurant son sexe aux lèvres épilées, douces comme une soirée d'été. Nous avons baisé une bonne partie de la soirée. J'étais aux anges. À deux doigts (surtout le majeur) de tomber amoureux. Après nos ébats, tandis que nous fumions un joint d'afghan, allongés sur son lit, encore sous l'effet de nos activités charnelles, elle m'expliqua – ou plutôt me fit comprendre - qu'elle invitait régulièrement des hommes chez elle (c'est une folle de cul). Je compris à cet instant que je n'aurais rien de plus que du sexe avec elle et, même, qu'il y avait de fortes chances pour que nos contacts prennent fin lorsque j'aurai quitté son appartement. En fait, nous nous revîmes pendant trois semaines, avec à chaque fois la même intensité physique que la première fois. Un dimanche après-midi où je me morfondais seul chez moi, surfant vaguement sur des sites de cul, dans l'optique sans enthousiasme de me branler après avoir accumulé un petit stock de samples de gonzo, histoire de passer le temps, elle m'envoya un SMS. «Je vais être sincère avec toi, j'ai besoin de baiser, là, maintenant. Si ça te dit, je t'attends, je suis toute à toi». Je répondis par un «:) j'arrive !». Elle me reçut dans une robe archi-moulante et des bas roses style filets de pêche, avec – je le découvris peu de temps après – une ouverture pour sa chatte aux lèvres finement épilées. Elle arborait un sourire qui en disait long sur ce qui allait être notre soirée. A peine étions-nous assis, elle sortit ma bite fiévreuse déjà en érection et se mit à la sucer avec douceur.
Je m'interdisais avec grande difficulté de me laisser aller à des sentiments pour elle. Elle était tout simplement parfaite, excepté le fait que c'était une mangeuse d'hommes. Je savais qu'un jour ou l'autre elle se lasserait et passerait à un autre. Je n'étais qu'un plan cul parmi tant d'autres. D'ailleurs, durant notre brève relation (quoique trois semaines, dans le contexte meetic, équivalent à trois ans dans la vraie vie (car meetic, ce n'est pas la vraie vie), elle ne cachait pas le fait qu'elle se connectait tous les jours au site. J'étais sur un siège éjectable mais c'était la règle implicite que j'avais tacitement acceptée. Ainsi, lorsqu'elle répondit sans passion à un de mes mails, je sus que ce moment redouté était arrivé et je me suis effacé dignement en ravalant mon amertume. Je n'eus des nouvelles d'elle qu'une fois, la croisant par hasard à la FNAC, au rayon livres d'art, un an plus tard.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
2 commentaires:
Bonjour,
Je suis également sur le site, c'est juste incroyable... C'est un vrai travail de commercial VRP..Nous nous vendons comme un produit, avec une argumentation et une fiche descriptive suffisamment pertinente pour faire un maximum de " ventes ".
Afin d'assouvir notre pathétique manque d'amour.
Triste époque...
Quel texte affligeant ! Aucun style, des "analyses" ou plutôt des préjugés grossiers et une tentative totalement ratée de faire de l'humour. Il faut travailler davantage et encore ce ne sera pas gagné. Le style se manifeste semble-t-il à un âge que vous avez dépassé depuis un certain temps. Il faudra opter pour de la fiction (notamment du récit) car votre "vie intérieure" n'a strictement aucun intérêt et vous n'avez pas la finesse psychologique nécessaire pour racconter celle des autres. Le vide est préférable. Très honnêtement vous passez pour un type qui est convaincu de son intelligence et de son talent et là çà me fait mal pour vous. Ceci dit il existe un public pour tout paraît-il sans quoi la collection Arlequin n'aurait pas survécu. Alors finalement vous pouvez y aller... (je reconnais que cela fait mal mais il faut être pragmatique, un vaccin c'est douloureux aussi).
Good luck " le crevard"
Enregistrer un commentaire