lundi 20 octobre 2008
Chap. 15
La microseconde qui succède à l'éjaculation, j'ai l'impression – très furtive – d'avoir un cancer généralisé en phase terminale. Ou d'être transformé pour un infime instant en une bulle à la composition chimique d'un gaz qu'on ne trouve que dans des galaxies phosphorescentes situées à des siècles-lumières du soleil. Puis, aussi vite, je me rapproche du système solaire où je me laisse flotter parmi les astres en fusion, baignant dans la béatitude cotoneuse de la volupté charnelle.
vendredi 3 octobre 2008
Chap. 14
Les secondes qui précèdent l'éjaculation sont un voyage cosmique qui mène sur les rives d'un fleuve sacré à l'onde orange et tiède, aux portes d'un palais magique et fleuri. On y cotoye des anges surgis d'un fragment ancestral et intemporel du passé; en un instant, l'esprit retourne dans ses errances pré-foetales, en des sphères immatérielles.
En un éclair, je vois des étoiles de cristal exploser en toute séreinité et se métamorphoser en ouate suave aux reflets aveuglants. Je marche dans la forêt, au-dessus des arbres.
En un éclair, je vois des étoiles de cristal exploser en toute séreinité et se métamorphoser en ouate suave aux reflets aveuglants. Je marche dans la forêt, au-dessus des arbres.
La gravité n'a plus d'effet.
mercredi 24 septembre 2008
Chap. 13
J'ai une vision.
Homo sapiens sapiens 2.0.
Je perçois l'Homme sous une perspective macroscopique. Je m'extrais de mon enveloppe d'animal cloisonné dans ses modèles stéréotypés. Je me perche sur une étoile oubliée, au milieu du désert cosmique où plus un son ne parvient, où les sens terrestres sont inutiles; et je me penche sur les gesticulations biologiques de notre planète, tel un empiriste savant l'oeil rivé sur la lunette de son microscope à balayage électronique. L'Homme est l'animal dominant actuellement sur la planète Terre. Depuis la macération originelle qui a vu éclore la vie sur le globe, de façon improbable et miraculeuse, jusqu'à notre ère numérique, il n'a cessé de s'adapter, avec un sens de la survie si grand qu'il a su compenser son extrême vulnérabilité physique.
Aujourd'hui, l'espèce humaine semble vivre une mutation à situer au même niveau – voire à un niveau supérieur - que l'apparition du langage, de l'écriture, de la sédentarisation ou que l'invention de la roue ou du chauffe-tasse USB. La dimension numérique de notre civilisation s'inscrit dans un processus de métamorphose biologique, tout comme la capacité de tisser sa toile chez l'araignée est intégrée dans ses gènes. La révolution industrielle amorcée au XIXème siècle – histoire de ne pas remonter à homo ergaster ou Gutemberg - , puis la révolution capitaliste démarrée après-guerre a mené notre espèce – elle-même dominée en son sein durant ces périodes par l'homme blanc occidental – a accomplir la révolution numérique. Celle-ci a engendré une uniformisation, du moins à brève échéance, de l'humanité. On a souvent nommé ça la mondialisation, même si ce lexique a souvent des échos économiques. Or, les grandes avancées de l'homme ont toujours eu une assise économique. Sa domination avérée actuelle sur les autres organismes vivants de la planète a pu s'installer par ces facteurs, l'économie induisant une organisation structurelle, une anticipation et une analyse. L'économie répond aux nécessités psychologiques de l'instinct de survie.
Je vois l'homme comme une bactérie. Plus complexe biologiquement, mais organisme vivant mué par les mêmes contingences physiques que l'amibe, le ficus de ma pulpeuse voisine ou son chat. Une bactérie. Ou, mieux, un virus. Se reproduisant inlassablement, guidé par l'obsession de perdurer, sans se poser vraiment de questions quant à cet aspect des choses. C'est évidemment à cause de nos instincts de survie que le sexe est devenu au fil des générations successives une chose si agréable.
Nous sommes une infime partie d'un tout, tels les cellules d'un organisme vivant. Comme le virus, nous combattons l'hostilité des éléments environnementaux en mutant et en nous adaptant. Dieu est en nous, nous sommes Dieu. Nous sommes un maillon d'une machine transgénérationnelle vouée à l'expansion et la reproduction. La domination comme moteur de survie. « la meilleure défense, c'est l'attaque » disait Aimé Jacquet, grand penseur dans sa catégorie. « Muscle ton jeu, Robert! » assénait-il également à Robert Pirès en l'an 1998 de l'ère chrétienne. Tout ceci n'est pas sans rapport avec le thème de ce texte. Ce besoin d'évolution constante et de propagation aveugle et obsessionnelle, l'humain l'a au cours des temps mis à jour par le biais de quelques-uns des plus névropathes de ses congénères – du moins ceux qui ont pu s'exprimer – tels que Julius Caius Caesar ou Adolf Hitler. Ils voulaient – inconsciemment – imposer leur image comme modèle pour l'espèce humaine, celle-ci tâtonnant encore quant à se définir dans ses mutations. Leurs biais outrageusement bestiaux n'étaient que le reflet d'un aspect de nos mécanismes de défense et de développement biologique. Adolf est en nous, nous sommes Adolf !
L'homme est le cancer de la planète. Soit la nature l'expulsera avant qu'il n'ait éradiqué toute forme de vie à la surface de la Terre, soit il saura se détourner de ses soifs de destruction névrotique et de nuisance pathogène, en grand animal génial et bourré de ressources qu'il a su être au fil des âges.
Toute cette alchimie en gestation mènera peut-être un jour à l'Etre fini, probablement asexué, synthèse de toutes les formes – ethniques ou sociales - qu'a pu endosser l'humain. L'homme abouti n'aura plus de nation (qui apparaîtra bien vite comme un vil reliquat de pratiques tribales), la société sera égalitaire, toute hierarchie autoritaire étant anxiogène et facteur de violences (ce qui nuit en toute logique à l'évolution positive de l'espèce) et il intègrera physiquement des paramètres numériques.
Personnellement, je considère déjà mon PC comme une annexe de mon cerveau.
Homo sapiens sapiens 2.0.
Homo sapiens sapiens 2.0.
Je perçois l'Homme sous une perspective macroscopique. Je m'extrais de mon enveloppe d'animal cloisonné dans ses modèles stéréotypés. Je me perche sur une étoile oubliée, au milieu du désert cosmique où plus un son ne parvient, où les sens terrestres sont inutiles; et je me penche sur les gesticulations biologiques de notre planète, tel un empiriste savant l'oeil rivé sur la lunette de son microscope à balayage électronique. L'Homme est l'animal dominant actuellement sur la planète Terre. Depuis la macération originelle qui a vu éclore la vie sur le globe, de façon improbable et miraculeuse, jusqu'à notre ère numérique, il n'a cessé de s'adapter, avec un sens de la survie si grand qu'il a su compenser son extrême vulnérabilité physique.
Aujourd'hui, l'espèce humaine semble vivre une mutation à situer au même niveau – voire à un niveau supérieur - que l'apparition du langage, de l'écriture, de la sédentarisation ou que l'invention de la roue ou du chauffe-tasse USB. La dimension numérique de notre civilisation s'inscrit dans un processus de métamorphose biologique, tout comme la capacité de tisser sa toile chez l'araignée est intégrée dans ses gènes. La révolution industrielle amorcée au XIXème siècle – histoire de ne pas remonter à homo ergaster ou Gutemberg - , puis la révolution capitaliste démarrée après-guerre a mené notre espèce – elle-même dominée en son sein durant ces périodes par l'homme blanc occidental – a accomplir la révolution numérique. Celle-ci a engendré une uniformisation, du moins à brève échéance, de l'humanité. On a souvent nommé ça la mondialisation, même si ce lexique a souvent des échos économiques. Or, les grandes avancées de l'homme ont toujours eu une assise économique. Sa domination avérée actuelle sur les autres organismes vivants de la planète a pu s'installer par ces facteurs, l'économie induisant une organisation structurelle, une anticipation et une analyse. L'économie répond aux nécessités psychologiques de l'instinct de survie.
Je vois l'homme comme une bactérie. Plus complexe biologiquement, mais organisme vivant mué par les mêmes contingences physiques que l'amibe, le ficus de ma pulpeuse voisine ou son chat. Une bactérie. Ou, mieux, un virus. Se reproduisant inlassablement, guidé par l'obsession de perdurer, sans se poser vraiment de questions quant à cet aspect des choses. C'est évidemment à cause de nos instincts de survie que le sexe est devenu au fil des générations successives une chose si agréable.
Nous sommes une infime partie d'un tout, tels les cellules d'un organisme vivant. Comme le virus, nous combattons l'hostilité des éléments environnementaux en mutant et en nous adaptant. Dieu est en nous, nous sommes Dieu. Nous sommes un maillon d'une machine transgénérationnelle vouée à l'expansion et la reproduction. La domination comme moteur de survie. « la meilleure défense, c'est l'attaque » disait Aimé Jacquet, grand penseur dans sa catégorie. « Muscle ton jeu, Robert! » assénait-il également à Robert Pirès en l'an 1998 de l'ère chrétienne. Tout ceci n'est pas sans rapport avec le thème de ce texte. Ce besoin d'évolution constante et de propagation aveugle et obsessionnelle, l'humain l'a au cours des temps mis à jour par le biais de quelques-uns des plus névropathes de ses congénères – du moins ceux qui ont pu s'exprimer – tels que Julius Caius Caesar ou Adolf Hitler. Ils voulaient – inconsciemment – imposer leur image comme modèle pour l'espèce humaine, celle-ci tâtonnant encore quant à se définir dans ses mutations. Leurs biais outrageusement bestiaux n'étaient que le reflet d'un aspect de nos mécanismes de défense et de développement biologique. Adolf est en nous, nous sommes Adolf !
L'homme est le cancer de la planète. Soit la nature l'expulsera avant qu'il n'ait éradiqué toute forme de vie à la surface de la Terre, soit il saura se détourner de ses soifs de destruction névrotique et de nuisance pathogène, en grand animal génial et bourré de ressources qu'il a su être au fil des âges.
Toute cette alchimie en gestation mènera peut-être un jour à l'Etre fini, probablement asexué, synthèse de toutes les formes – ethniques ou sociales - qu'a pu endosser l'humain. L'homme abouti n'aura plus de nation (qui apparaîtra bien vite comme un vil reliquat de pratiques tribales), la société sera égalitaire, toute hierarchie autoritaire étant anxiogène et facteur de violences (ce qui nuit en toute logique à l'évolution positive de l'espèce) et il intègrera physiquement des paramètres numériques.
Personnellement, je considère déjà mon PC comme une annexe de mon cerveau.
Homo sapiens sapiens 2.0.
Chap. 12
Moins de trente ans plus tard, les humains avaient trouvé avec internet un moyen plus efficace de rentrer en relation, que ce soit à des fins d'avoir "une chance de plus de réussir son mariage" ou de forniquer sur catalogue tels des diablotins lubriques partouzant fiévreusement parmi les flammes acides de la Géhenne.
L'accroche "la vie: regardez-la à deux" me fait penser à ce passage d'un documentaire vu sur Arte consacré à la notion de sentiment amoureux au travers des cultures. On y voyait un couple d'austères nippons vivant dans un respect strict des traditions japonaises. Leur mode de vie induisait une totale retenue dans l'expression de l'amour qu'ils se portaient éventuellement. Par exemple, les parents dont la famille servait d'illustration à cette manière d'appréhender les rapports affectifs au sein du cercle familial n'embrassaient jamais leurs enfants et toute manifestation d'amour était taboue. Lorsque la journaliste les interrogeat sur la façon qu'ils avaient - s'ils en avaient une - de montrer l'amour - supposé - au sein du couple, l'homme, aussi funky que Leonid Brejnev en descente de MDMA par -25° en périphérie de Vladivostok, expliqua : selon lui, l'amour ne devait pas être une chose publique (et ce point de vue est tout à fait respectable) mais s'affirmait lorsque, en amenant leur fils au base-ball, le samedi après-midi où il pouvait un temps s'extraire à la servitude dévouée de son poste dans une usine de montage de composants électroniques, le couple, au volant de sa Toyota, regardais la route. Il expliquait que regarder dans la même direction était la plus grande manifestation de leur amour. Alors que chacun sait que regarder dans la même direction, cela s'appelle la levrette.
L'homme est définitivement un animal névrosé.
mardi 9 septembre 2008
Chap. 11
Sébastien était à fond de coke. Dès le premier jour où je l'ai vu j'ai suspecté chez lui une homosexualité refoulée. Sa façon de parler, de s'habiller, de parler des filles qu'il n'arrive pas à baiser. Son attitude. Il a carrément rougi une fois que je lui disais en toute discrétion, tandis que nous buvions un café en terrasse et que je profitais que C. soit allée aux toilettes : «cette fille est un tsunami, au lit. On dirait que son seul but est de rendre ma bite heureuse !». Le voyant géné, j'étais resté interloqué et je m'étais abstenu de développer mon argumentaire qui allait bifurquer sur l'évocation de l'anectode de la fois où elle m'avait sucé au cinéma, quelques jours avant. On était allé voir «les Promesses de l'Ombre» de David Cronenberg et j'avais éjaculé dans sa bouche, je me souviens, alors que Viggo Mortensen plantait un couteau dans la nuque d'un gars de la mafia russe. J'avais connu C. au détours d'un tchat sur meetic et Sébastien était son voisin depuis des années. Cela faisait des mois que je ne les fréquentais plus, ni lui, ni elle, lorsque je fis ce rêve étrange. Nous étions dans une fête, l'été. Une piscine. De la coke. De l'herbe. Des gens. Des papillons fluorescents. Blonde Redhead («I Still Get Rocks Off» pour être exact) en fond sonore. Des filles outrageusement sexy. Sébastien à fond de coke. En un instant, plus personne à la fête, juste lui et moi, au bord de la piscine, torses nus. La musique, comme un filet saturé de fréquences médium, semble désormais sortir d'un petit transistor-radio, comme celui qu'utilisait ma grand-mère pour écouter son tiercé. Sébastien a l'air d'être dans une sorte de transe. Je crois qu'il a gobé une pilule, aussi. Il veut que je le suce. Il a déjà sorti sa bite démesurée et en érection et la branle en douceur, le regard implorant que je le soulage moi-même. Je suis mal. Cependant, je m'apprête, avec dégoût, à m'occuper de lui lorsque, surgie de nulle part, C. prend sa bite en bouche et commence à lui délivrer une pipe gloutonne dont elle maîtrise tous les aspects. Je bande. Sébastien devient écarlate lorsqu'il jouit dans un râle efféminé. C'est du sang qu'il éjacule. C., je ne sais pas comment, réussit à attraper la semence dans un verre qu'elle lui tend et qu'il boit avec avidité. C. se tourne vers moi avec un regard lubrique. Il lui en faut encore. Elle a soif de bite, c'est ce que ses yeux me disent, et, lorsqu'elle commence à me sucer, un éclair semble me traverser les boyaux. Je me réveille en sursaut. M. est en train de se livrer à une fellation matinale sur ma personne. Je l'avais oublié, celle-ci. Pourtant on avait passé, la veille même, une soirée mémorable en terme de volupté. Elle a, il faut dire, le plus beau cul d'Europe occidentale.
Sur la table de chevet, deux mugs de café noir répandent une fine fumée qui brouille légèrement le filet de rais de lumière inondant la chambre de photons dorés, tel la promesse d'une naïve félicité.
"It's gonna be a glorious day..."
Sur la table de chevet, deux mugs de café noir répandent une fine fumée qui brouille légèrement le filet de rais de lumière inondant la chambre de photons dorés, tel la promesse d'une naïve félicité.
"It's gonna be a glorious day..."
lundi 30 juin 2008
samedi 7 juin 2008
Chap. 9
Mon annonce :
"Specimens féminins enclins à des instants prolongés de bien-être extatique et de passion délirante (quitte à faire des choses insensées), faites-vous connaître parmi la cohue de postulantes qui me harcèlent (mais calmez-vous ! Je ne peux pas toutes vous satisfaire !).
Q.I. d'amibes monocellulaires et patrimoines culturels nourris au formatage ambiant sont proscrits (ou alors envoyez une lettre de motivation bien argumentée et on vous rappellera). Celles qui croient que David Lynch est l'ex de Brittney Spears devront justifier d'atouts convaincants (cela dit, si tu ne connais pas, ce n'est pas si grave, va !). Si vous en êtes à penser que votre petit neveu de 5 ans dessine mieux que Picasso, je vous conseille de garder vos analyses conceptuelles pour vos copines du karaoké de Palavas.
Névrosées en quête de réconfort compréhensif, je peux quelque chose pour vous, tordues à l'affût d'histoires malsaines, par contre, contactez un collègue.
A l'attention de celles qui cherchent un mari pour acheter un monospace turbo-diesel (le même que leur beau-frère, rien que pour faire enrager soeurette !) ou acquérir en co-propriété une studette de 15 mètres carrés sur la Costa Brava : je suis beau, intelligent, cultivé, rigolo (ce n'est plus à prouver après la lecture de cette annonce délirante de causticité), gentil, grand, fort, musclé, attentionné, j'ai une perçeuse à percussion, je sais faire la moussaka, et j'ai encore plein de talents à découvrir, mais je ne suis ni cadre-supérieur ni héritier d'un fabricant de meubles en kit suédois.
Mes intérêts vitaux : la musique, le cinéma, la littérature (waow ! c'est farfelu, comme goûts !), l'art, les filles, les sablés au chocolat au lait, les cultures souterraines, les perspectives stellaires (tiens, ça sonne bien, ça ...) ..."
Q.I. d'amibes monocellulaires et patrimoines culturels nourris au formatage ambiant sont proscrits (ou alors envoyez une lettre de motivation bien argumentée et on vous rappellera). Celles qui croient que David Lynch est l'ex de Brittney Spears devront justifier d'atouts convaincants (cela dit, si tu ne connais pas, ce n'est pas si grave, va !). Si vous en êtes à penser que votre petit neveu de 5 ans dessine mieux que Picasso, je vous conseille de garder vos analyses conceptuelles pour vos copines du karaoké de Palavas.
Névrosées en quête de réconfort compréhensif, je peux quelque chose pour vous, tordues à l'affût d'histoires malsaines, par contre, contactez un collègue.
A l'attention de celles qui cherchent un mari pour acheter un monospace turbo-diesel (le même que leur beau-frère, rien que pour faire enrager soeurette !) ou acquérir en co-propriété une studette de 15 mètres carrés sur la Costa Brava : je suis beau, intelligent, cultivé, rigolo (ce n'est plus à prouver après la lecture de cette annonce délirante de causticité), gentil, grand, fort, musclé, attentionné, j'ai une perçeuse à percussion, je sais faire la moussaka, et j'ai encore plein de talents à découvrir, mais je ne suis ni cadre-supérieur ni héritier d'un fabricant de meubles en kit suédois.
Mes intérêts vitaux : la musique, le cinéma, la littérature (waow ! c'est farfelu, comme goûts !), l'art, les filles, les sablés au chocolat au lait, les cultures souterraines, les perspectives stellaires (tiens, ça sonne bien, ça ...) ..."
A noter que la première version débutait par "Specimens féminins hétérosexuels enclins à ..."
Les modérateurs de meetic.fr avaient refusé dans un premier temps mon annonce et m'avaient contraint à oter "hétérosexuels". Sur meetic. Je n'ai pas mis "grosse suceuse assoiffée de sperme torride", non plus. De qui se fout-on ?!
vendredi 9 mai 2008
Chap. 8
Elle (18:02) : salut
Moi (18:02) : hello
Moi (18:02) : ça va ?
Elle (18:02) : oui
Elle (18:02) : et toi ?
Moi (18:02) : ça va
Elle (18:03) : mmmmmm... c'était bon, mardi!
Moi (18:03) : :)
Moi (18:03) : oui, trop bon !
Elle (18:03) : j'ai envie de ta bite, là
Moi (18:03) : :)
Elle (18:03) : j'aime trop que tu me laisses jouer avec ta bite comme ça
Elle (18:03) : j'adore la sucer
Moi (18:03) : mmmmmmmmmm
Moi (18:03) : tu sais si tu as envie, c'est con de te frustrer !
Moi (18:03) : tu veux venir ?
Elle (18:03) : c'est une idée qui m'a traversé l'esprit, oui
Moi (18:03) : ben viens !
Elle (18:03) : ok !
Elle (18:03) : je t'avertis ça va être ta fête !
Moi (18:03) : :p
Moi (18:03) : coooooooooool!!!
Elle (18:04) : bon ben j'arrive
Moi (18:04) : je bouge pas
Moi (18:04) : je t'attends !
Moi (18:04) : :)
Moi (18:04) : à tout de suite, coquine !
Elle (18:04) : (émoticone flash d'un pingouin qui suce un autre pingouin)
Elle (18:04) : ;)
Moi (18:02) : hello
Moi (18:02) : ça va ?
Elle (18:02) : oui
Elle (18:02) : et toi ?
Moi (18:02) : ça va
Elle (18:03) : mmmmmm... c'était bon, mardi!
Moi (18:03) : :)
Moi (18:03) : oui, trop bon !
Elle (18:03) : j'ai envie de ta bite, là
Moi (18:03) : :)
Elle (18:03) : j'aime trop que tu me laisses jouer avec ta bite comme ça
Elle (18:03) : j'adore la sucer
Moi (18:03) : mmmmmmmmmm
Moi (18:03) : tu sais si tu as envie, c'est con de te frustrer !
Moi (18:03) : tu veux venir ?
Elle (18:03) : c'est une idée qui m'a traversé l'esprit, oui
Moi (18:03) : ben viens !
Elle (18:03) : ok !
Elle (18:03) : je t'avertis ça va être ta fête !
Moi (18:03) : :p
Moi (18:03) : coooooooooool!!!
Elle (18:04) : bon ben j'arrive
Moi (18:04) : je bouge pas
Moi (18:04) : je t'attends !
Moi (18:04) : :)
Moi (18:04) : à tout de suite, coquine !
Elle (18:04) : (émoticone flash d'un pingouin qui suce un autre pingouin)
Elle (18:04) : ;)
jeudi 1 mai 2008
Chap. 7
Je me dois d'évoquer certains aspects de la séduction virtuelle par le biais de messageries instantanées. L'outil de base, MSN, engendre en effet des comportements étranges. Ce biais constitue une étape fondamentale dans le processus de mise en relation avec les candidates. C'est là souvent que se révèlent les identités visuelles. En d'autres termes, étant donné que la grande majorité des filles inscrites sont sans photo, MSN constitue un bon moyen de voir à quoi ressemble vraiment celle qui se prétend « très agréable à regarder ». En général, l'échange d'adresses hotmail permettant de créer un nouveau contact MSN se fait sur tchat meetic. Cette manoeuvre a été rendue plus délicate avec les « nouvelles règles » anti-crevards instaurées en 2007 par le site, dans un souci hautement capitaliste d'inciter à prendre le pass Premium (15 euros de plus par mois), genre de carte American Express du dragueur numérique. Un système de caste où les intouchables sans pass VIP sont frustrés à des fins de les faire craquer pour qu'ils autorisent un prélèvement bancaire plus conséquent. Ainsi, sans ce pass, il n'est pas possible de parler avec celles (très nombreuses) qui ne payent pas de droit pour exposer leur disponibilté et leur quête de mâle. Du moins, la conversation se fait sans possibilité de réponse de l'interlocutrice. Cependant, celle-ci peut lire les messages que l'on envoie désespérement, sans savoir si Carla_112 vous ignore ou si elle trépigne de ne pas pouvoir répondre. Dès lors, cela tourne souvent au monologue où les moins malins ne penseront même pas à donner leur adresse MSN. La faille est là. Parfois, certaines vous rejoignent ainsi sur MSN et là peut commencer une phase plus intime où on pourra informer ces inconnues qu'on va faire un gratin de broccoli pour le dîner. Avant d'en arriver à ces confessions intimes et domestiques, encore faut-il valider les étapes intermédiaires. Certaines ont la juste démarche de mettre d'emblée en médaillon une photo d'elle. Lorsqu'elle ne ressemble à rien, ou du moins à rien de comestible, la situation devient tendue. Car, quoiqu'il en soit, ne nous leurrons pas, le physique est primordial. Pour moi, en tout cas. Il est délicat de converser avec une fille dans un cadre de séduction alors qu'on ne connait pas sa face. C'est bon, vire cette photo de coucher de soleil prise un soir d'été à la Grande-Motte quand tu t'es tapé ce délire camping avec ta cousine et dont tu m'as évoqué le souvenir nostalgique en insistant bien sur le fait que ça aurait été plus marrant si tu avais été avec un mec pour te tenir la main lors de la rituelle promenade d'après-repas sur le port plutôt que d'entretenir ta culotte de cheval à t'empifrer de banana-split avec la cousine boulimique du Nord-Pas-de-Calais. Il m'est arrivé de parler plusieurs jours ainsi avec des filles qui semblaient attendre que je leur demande une photo plutôt que de la dévoiler spontanément. C'est idiot car la chute ne peut en être que plus rude, parfois dans le style de celle du gars qui s'est jeté du World Trade Center un 11 septembre du début de ce millénaire. Avec Ground Zero en tableau final, dans un nuage de poussière, comme un champ de ruine chaotique et désolant. Comme si elles voulaient prolonger l'espoir de me plaire, chose qu'elles estiment donc plus hypothétique si je suis confronté à leur disgrâce physique avérée. Tout ceci rend les choses génantes, surtout lorsqu'on a discuté un peu et qu'on se trouve des connections intellectuelles ou autres. Car, quoiqu'il arrive, il faut veiller à se comporter humainement et ne pas blesser. Je m'y efforce. Lorsque, malgré des efforts intellectuels tenaces (m'imaginer que ce clone d'Arlette Chabot qui prétend avoir 34 ans est peut-être gaulé comme Racquel Darrian dans 'Wild Fuck & Oral Nirvana'), je me convainct que je DOIS renoncer à l'attirer vers mon lit, j'invoque l'excuse suprême : « vois-tu, je me dois d'être honnête : je vois déjà quelqu'un. Rien n'est fait mais je ne cours pas plusieurs lièvres ... ». Et encore moins des hippopotames du quaternaire.
Cependant, merci petit Jésus, il arrive que la postulante soit charmante. Si la réciprocité de l'appréciation se présente, cela finit en général rapidement dans un lit, et les corps s'adonnent à la jouissance divine. Que je ne décrirai pas ici : il en est ainsi depuis des temps lointains. Didier Barbelivien en parlerait mieux que moi.
L'aspect le plus spécifique à MSN est la paranoïa consubstancielle à ce mode de communication, effet exacerbé lorsqu'il s'agit de relations basées ouvertement sur la séduction comme le contexte meetic qui nous intéresse dans ces lignes. Avant même de se parler, on peut déjà commencer à se lancer dans des supputations (forcément négatives). Tout est basé sur l'appréhension de l'état d'esprit de l'autre (ou des autres) et sur le fait de se demander ce qui l'occupe concrètement en cet instant. « X vient de se connecter » nous indique MSN dans un coin du PC, avec son « gling ». Dès lors, une question s'impose : se connecte-t-elle pour venir me parler ou est-ce pour parler avec un autre ? Peut-être est-elle déjà en train de fixer les derniers détails de sa sortie avec un de ses contacts meetic. Peut-être ont-ils même une discussion chaude où elle lui dit aimer lécher les couilles en branlant la bite pendant qu'il lui met l'auriculaire dans le cul. Ou peut-être ne parle-t-elle à personne et attend-elle que je vienne lui lancer un « hello! » introductif. On ne peut pas vraiment savoir et c'est pour ça que l'imaginaire (déjà fortement sollicité) et le fantasme (au sens de projection mentale) peuvent mener à des tortures psychologiques que la raison tempère plus ou moins. Jusqu'à ce que la paranoïa refasse surface au moindre signe négatif, ou du moins jugé comme tel. Car, de plus, MSN est le terrain de jeu favori du quiproquo. Etant donné que le ton n'accompagne pas les mots, le champ des interprétations est vaste et, parfois, sans le recours aux emoticones, on peut faire chapoter un plan qui s'engageait a priori pas trop mal. On se met à tout interpréter, à peser chaque mot comme un signe explicite, et cette interprétation est d'autant plus aléatoire qu'on ne sait pas ce qui se passe dans la tête de l'autre, ce qu'elle fait en nous parlant ou quelle est sa situation vis-à-vis des autres prétendants. Non, mais on se crée de ses névroses, parfois ! Et le pire est que c'est addictif et qu'on en redemande, tel un masochiste qui allume les mégots qui vont servir à lui crâmer les tétons.
Cependant, merci petit Jésus, il arrive que la postulante soit charmante. Si la réciprocité de l'appréciation se présente, cela finit en général rapidement dans un lit, et les corps s'adonnent à la jouissance divine. Que je ne décrirai pas ici : il en est ainsi depuis des temps lointains. Didier Barbelivien en parlerait mieux que moi.
L'aspect le plus spécifique à MSN est la paranoïa consubstancielle à ce mode de communication, effet exacerbé lorsqu'il s'agit de relations basées ouvertement sur la séduction comme le contexte meetic qui nous intéresse dans ces lignes. Avant même de se parler, on peut déjà commencer à se lancer dans des supputations (forcément négatives). Tout est basé sur l'appréhension de l'état d'esprit de l'autre (ou des autres) et sur le fait de se demander ce qui l'occupe concrètement en cet instant. « X vient de se connecter » nous indique MSN dans un coin du PC, avec son « gling ». Dès lors, une question s'impose : se connecte-t-elle pour venir me parler ou est-ce pour parler avec un autre ? Peut-être est-elle déjà en train de fixer les derniers détails de sa sortie avec un de ses contacts meetic. Peut-être ont-ils même une discussion chaude où elle lui dit aimer lécher les couilles en branlant la bite pendant qu'il lui met l'auriculaire dans le cul. Ou peut-être ne parle-t-elle à personne et attend-elle que je vienne lui lancer un « hello! » introductif. On ne peut pas vraiment savoir et c'est pour ça que l'imaginaire (déjà fortement sollicité) et le fantasme (au sens de projection mentale) peuvent mener à des tortures psychologiques que la raison tempère plus ou moins. Jusqu'à ce que la paranoïa refasse surface au moindre signe négatif, ou du moins jugé comme tel. Car, de plus, MSN est le terrain de jeu favori du quiproquo. Etant donné que le ton n'accompagne pas les mots, le champ des interprétations est vaste et, parfois, sans le recours aux emoticones, on peut faire chapoter un plan qui s'engageait a priori pas trop mal. On se met à tout interpréter, à peser chaque mot comme un signe explicite, et cette interprétation est d'autant plus aléatoire qu'on ne sait pas ce qui se passe dans la tête de l'autre, ce qu'elle fait en nous parlant ou quelle est sa situation vis-à-vis des autres prétendants. Non, mais on se crée de ses névroses, parfois ! Et le pire est que c'est addictif et qu'on en redemande, tel un masochiste qui allume les mégots qui vont servir à lui crâmer les tétons.
mardi 25 mars 2008
Chap. 6
Cette nuit, j'ai rêvé que toutes les filles avec lesquelles j'avais eu du sexe dans ma vie étaient réunies dans un très grand (forcément)lit au milieu duquel je me tenais allongé, nu, bandant comme un taureau en rut, béat tel Moïse ouvrant les flots de la Mer Rouge aux dévouées tribus d'Israël. L'activité onirique brouille souvent les identités et les impressions mais elles semblaient être toutes là, une multitude : les brunes, les blondes, les rousses, même ma dépucelleuse, les amours déchus, les plans baise, les expertes, les veules, toutes. Angela aussi, divine Italienne que j'avais connue il y a des années et dont le fait le plus marquant avait été, un dimanche après-midi, de m'enduire la bite de miel pour ensuite me sucer jusqu'à en faire disparaître la moindre molécule, avant de se délecter d'un autre nectar que je lui avais éjaculé à la face et dont elle avait tout de même réussi à engloutir les dernières gliclées. En fond, je m'en souviens, tournait le DVD de Frenzy, d'Hitchcock, en VOST. Nous étions installés dans mon canapé ouvert en lit, volets clos. Dans mon rêve, elle était déjà occupée à me gober le gland du bout des lèvres et de la langue avec une retenue très excitante, plus à la façon de Charlotte qui, elle, là, me dévorait la bouche en me caressant les couilles. Certaines me touchaient, d'autres se touchaient. Un râle permanent et ondulatoire vibrait au dessus de la cérémonie orgiaque. Je les baisaient dans tous les sens, tantôt avec une grande douceur, tantôt violemment; par moment, mes sensations me donnaient l'impression d'avoir plusieurs sexes. Je n'arrêtais pas d'éjaculer, d'ailleurs, et mon sperme les recouvrait toutes, tel une aura qui les sanctifiait sur l'autel de la grâce sublime et de l'harmonie des sens. En fond résonnait une musique, mélange de Sonic Youth sous amphétamines et d'Aphex Twin apocalyptique, avec des guitares hurlantes comme un orgasme arraché des sphères abyssales où l'inconscient spirituel et l'effervescence organique fusionnent en une alchimie primitive.
lundi 17 mars 2008
Chap. 5
Au fil de mes contacts meetic, j'ai pu remarquer également la présence d'une population très représentée : l'instit. Bien sûr, hors de question de mettre sa photo. Autant éviter de se retrouver à tchatter avec le papa divorcé du petit Kevin qu'on a dans sa classe de CM1 à l'école primaire Mohammed el Zarquaoui en ZEP en banlieux de Valenciennes. D'ailleurs, bien souvent, elles mentent sur leur situation géographique, histoire de brouiller les pistes. On ne sait jamais. Les instits ont du temps libre et, lorsqu'elles sont célibataires et que les collègues masculins ont le sex-appeal d'un iguane incontinent, elles ne sont pas dans un contexte social qui leur permette de rencontrer le mâle au regard de braise qui alimente leurs fantasmes torrides. Des instits, j'en ai plein mon MSN, de quoi alphabétiser le Burkina Faso. Elles se font chier. Marre de ne pas pouvoir profiter de leur énorme temps libre pour des activités de couple. Elles ne risquent pas voir leur job remis en question par une délocalisation en Chine ou une OPA agressive d'un lobby de retraités de Miami et sont donc au dessus des contingences matérielles. Ça laisse du temps et de l'espace dans leur cerveau pour tchatter dès que la cloche de 17 heures a sonné. Si elles le pouvaient, elles se connecteraient sur meetic pendant que leurs élèves planchent sur la conjugaison des verbes du troisième groupe au plus-que-parfait.
Un sous-groupe que j'évite (ou alors pour les plans bien explicitement Q, si elles ont des arguments): les bimbos au QI proche de celui de l'amibe. On les repère à distance rien qu'à lire leur annonce, soit criblée de fautes d'orthographe (fautes qui dénotent parfois une imagination débordante, cela dit) soit carrément et le plus souvent en langage SMS (même si le mot SMSé est plus long que celui qu'il est censé abréger). Et bien sûr un contenu proche du néant et reflet d'un niveau intellectuel effrayant pour des humaines vivant dans un pays où l'école est obligatoire jusqu'à seize ans. Elles écoutent du r'n'b, kiffent les sorties en discothèques et leur cuisine préférée est concoctée par les fast-food. Tout ça dans leur profil descriptif. De même, elles n'hésitent pas à mettre une photo d'elles où elles portent des lunettes de soleil ou font un bisou à leur appareil photo. Tout juste si elles ne montrent pas leur string dépassant du jean de contre-façon Diesel taille basse. C tro koooool ! (et autres Lol !)
Après, il y a aussi des filles normales sur meetic. Qui cherchent un prince charmant. La machine à fantasmes. Mauvais temps pour les moches ou même les physiques moyens. Tant qu'à être sur un tel site, autant viser haut. Les lois du marché appliquées aux relations amoureuses. Meetic est une jungle sans pitié où s'opère une sélection naturelle. Même les boudins sont difficiles. Et les canons vouées à la frustration et l'insatisfaction chronique. J'en ai croisé une, comme ça, Inès. Une vraie princesse. Enfin, une princesse de film porno, tout de même! Son problème est qu'avec un enfant et habitant un village paumé, elle n'avait pas beaucoup d'opportunité de rencontrer de mâles aptes à assouvir ses rêves d'homme parfait. Elle avait donc rempli son profil meetic et cela était devenu pour elle plus qu'un jeu, une obsession. Un soir que je trainais sur le site, elle m'a contacté par tchat. Après les préliminaires d'usage permettant de bien voir qu'on était sur une longueur d'onde similaire, on est naturellement passé sur MSN où j'ai pu découvrir, ébahi, son identité visuelle. 30 ans, un mélange de Claudia Cardinale à l'époque de Once Upon A Time In The West et d'Isabelle Adjani dans le remake de Nosferatu par Werner Herzog. Avec les nichons de la première et la bouche de la seconde. Elle dessinait pour des livres destinés aux enfants. Une pure beauté. Deux heures plus tard, j'étais allongé sur son lit tandis qu'elle me délivrait une fellation d'anthologie (classe Marc Dorcel Productions, édition limitée de Luxe), penchée sur mon penis tandis que ma main s'aventurait entre ses cuisses, effleurant son sexe aux lèvres épilées, douces comme une soirée d'été. Nous avons baisé une bonne partie de la soirée. J'étais aux anges. À deux doigts (surtout le majeur) de tomber amoureux. Après nos ébats, tandis que nous fumions un joint d'afghan, allongés sur son lit, encore sous l'effet de nos activités charnelles, elle m'expliqua – ou plutôt me fit comprendre - qu'elle invitait régulièrement des hommes chez elle (c'est une folle de cul). Je compris à cet instant que je n'aurais rien de plus que du sexe avec elle et, même, qu'il y avait de fortes chances pour que nos contacts prennent fin lorsque j'aurai quitté son appartement. En fait, nous nous revîmes pendant trois semaines, avec à chaque fois la même intensité physique que la première fois. Un dimanche après-midi où je me morfondais seul chez moi, surfant vaguement sur des sites de cul, dans l'optique sans enthousiasme de me branler après avoir accumulé un petit stock de samples de gonzo, histoire de passer le temps, elle m'envoya un SMS. «Je vais être sincère avec toi, j'ai besoin de baiser, là, maintenant. Si ça te dit, je t'attends, je suis toute à toi». Je répondis par un «:) j'arrive !». Elle me reçut dans une robe archi-moulante et des bas roses style filets de pêche, avec – je le découvris peu de temps après – une ouverture pour sa chatte aux lèvres finement épilées. Elle arborait un sourire qui en disait long sur ce qui allait être notre soirée. A peine étions-nous assis, elle sortit ma bite fiévreuse déjà en érection et se mit à la sucer avec douceur.
Je m'interdisais avec grande difficulté de me laisser aller à des sentiments pour elle. Elle était tout simplement parfaite, excepté le fait que c'était une mangeuse d'hommes. Je savais qu'un jour ou l'autre elle se lasserait et passerait à un autre. Je n'étais qu'un plan cul parmi tant d'autres. D'ailleurs, durant notre brève relation (quoique trois semaines, dans le contexte meetic, équivalent à trois ans dans la vraie vie (car meetic, ce n'est pas la vraie vie), elle ne cachait pas le fait qu'elle se connectait tous les jours au site. J'étais sur un siège éjectable mais c'était la règle implicite que j'avais tacitement acceptée. Ainsi, lorsqu'elle répondit sans passion à un de mes mails, je sus que ce moment redouté était arrivé et je me suis effacé dignement en ravalant mon amertume. Je n'eus des nouvelles d'elle qu'une fois, la croisant par hasard à la FNAC, au rayon livres d'art, un an plus tard.
Un sous-groupe que j'évite (ou alors pour les plans bien explicitement Q, si elles ont des arguments): les bimbos au QI proche de celui de l'amibe. On les repère à distance rien qu'à lire leur annonce, soit criblée de fautes d'orthographe (fautes qui dénotent parfois une imagination débordante, cela dit) soit carrément et le plus souvent en langage SMS (même si le mot SMSé est plus long que celui qu'il est censé abréger). Et bien sûr un contenu proche du néant et reflet d'un niveau intellectuel effrayant pour des humaines vivant dans un pays où l'école est obligatoire jusqu'à seize ans. Elles écoutent du r'n'b, kiffent les sorties en discothèques et leur cuisine préférée est concoctée par les fast-food. Tout ça dans leur profil descriptif. De même, elles n'hésitent pas à mettre une photo d'elles où elles portent des lunettes de soleil ou font un bisou à leur appareil photo. Tout juste si elles ne montrent pas leur string dépassant du jean de contre-façon Diesel taille basse. C tro koooool ! (et autres Lol !)
Après, il y a aussi des filles normales sur meetic. Qui cherchent un prince charmant. La machine à fantasmes. Mauvais temps pour les moches ou même les physiques moyens. Tant qu'à être sur un tel site, autant viser haut. Les lois du marché appliquées aux relations amoureuses. Meetic est une jungle sans pitié où s'opère une sélection naturelle. Même les boudins sont difficiles. Et les canons vouées à la frustration et l'insatisfaction chronique. J'en ai croisé une, comme ça, Inès. Une vraie princesse. Enfin, une princesse de film porno, tout de même! Son problème est qu'avec un enfant et habitant un village paumé, elle n'avait pas beaucoup d'opportunité de rencontrer de mâles aptes à assouvir ses rêves d'homme parfait. Elle avait donc rempli son profil meetic et cela était devenu pour elle plus qu'un jeu, une obsession. Un soir que je trainais sur le site, elle m'a contacté par tchat. Après les préliminaires d'usage permettant de bien voir qu'on était sur une longueur d'onde similaire, on est naturellement passé sur MSN où j'ai pu découvrir, ébahi, son identité visuelle. 30 ans, un mélange de Claudia Cardinale à l'époque de Once Upon A Time In The West et d'Isabelle Adjani dans le remake de Nosferatu par Werner Herzog. Avec les nichons de la première et la bouche de la seconde. Elle dessinait pour des livres destinés aux enfants. Une pure beauté. Deux heures plus tard, j'étais allongé sur son lit tandis qu'elle me délivrait une fellation d'anthologie (classe Marc Dorcel Productions, édition limitée de Luxe), penchée sur mon penis tandis que ma main s'aventurait entre ses cuisses, effleurant son sexe aux lèvres épilées, douces comme une soirée d'été. Nous avons baisé une bonne partie de la soirée. J'étais aux anges. À deux doigts (surtout le majeur) de tomber amoureux. Après nos ébats, tandis que nous fumions un joint d'afghan, allongés sur son lit, encore sous l'effet de nos activités charnelles, elle m'expliqua – ou plutôt me fit comprendre - qu'elle invitait régulièrement des hommes chez elle (c'est une folle de cul). Je compris à cet instant que je n'aurais rien de plus que du sexe avec elle et, même, qu'il y avait de fortes chances pour que nos contacts prennent fin lorsque j'aurai quitté son appartement. En fait, nous nous revîmes pendant trois semaines, avec à chaque fois la même intensité physique que la première fois. Un dimanche après-midi où je me morfondais seul chez moi, surfant vaguement sur des sites de cul, dans l'optique sans enthousiasme de me branler après avoir accumulé un petit stock de samples de gonzo, histoire de passer le temps, elle m'envoya un SMS. «Je vais être sincère avec toi, j'ai besoin de baiser, là, maintenant. Si ça te dit, je t'attends, je suis toute à toi». Je répondis par un «:) j'arrive !». Elle me reçut dans une robe archi-moulante et des bas roses style filets de pêche, avec – je le découvris peu de temps après – une ouverture pour sa chatte aux lèvres finement épilées. Elle arborait un sourire qui en disait long sur ce qui allait être notre soirée. A peine étions-nous assis, elle sortit ma bite fiévreuse déjà en érection et se mit à la sucer avec douceur.
Je m'interdisais avec grande difficulté de me laisser aller à des sentiments pour elle. Elle était tout simplement parfaite, excepté le fait que c'était une mangeuse d'hommes. Je savais qu'un jour ou l'autre elle se lasserait et passerait à un autre. Je n'étais qu'un plan cul parmi tant d'autres. D'ailleurs, durant notre brève relation (quoique trois semaines, dans le contexte meetic, équivalent à trois ans dans la vraie vie (car meetic, ce n'est pas la vraie vie), elle ne cachait pas le fait qu'elle se connectait tous les jours au site. J'étais sur un siège éjectable mais c'était la règle implicite que j'avais tacitement acceptée. Ainsi, lorsqu'elle répondit sans passion à un de mes mails, je sus que ce moment redouté était arrivé et je me suis effacé dignement en ravalant mon amertume. Je n'eus des nouvelles d'elle qu'une fois, la croisant par hasard à la FNAC, au rayon livres d'art, un an plus tard.
Chap. 4
Salut!!! Permettez me se présentera. On m'appelle Irina. Je vouloir faire connaissance. Pour moi la connaissance pour Internet aux premiers. Selon cela je me serai content si vous de moi écrire pour le mien e-mail: Irin2007.74@mail.ru . Je la femme jeune sympathique. Vouloir beaucoup trouver l'ami et peut même de la personne aimée. J'aimer communiquer, aimer vivre et aimer la vie à tous sesmanifestations. Je vouloir rencontrer l'homme de qui je vouloir aimer.
Je veux beaucoup par mon attention féminine. Je compter quevous à moi écrire et nous pourrons parler avec vous plus endétail. Aussi je vous enverrai la photo. Je compte sur votre réponserapide. Avec un grand respect Irina !!!
Voici le mail que je reçus un matin. Irina, jeune afghane de vingt-huit ans, avait dû braver la steppe congelée à dos de dromadaire, au risque de se faire égorger par des reliquats de talibans, pour se connecter au seul PC de sa province médiévale équipé d'un modem 56k et se logger sur meetic. Bon, à en croire son adresse e-mail .ru, elle devait être exilée en Russie, première étape vers la civilisation avant l'eldorado où en parle en euros ou en dollars. Cet e-mail illustre une catégorie du personnel féminin meetic : les jeunes femmes vivant dans le tiers-monde économique et cherchant un bon plan et à se marier avec un occidental. Bon, elle ne savait pas que j'étais un crevard de chômeur qui certes touche en Assedic et en aides CAF l'équivalent du triple du salaire d'un ingénieur spécialiste de la fission nucléaire en Ouzbekistan. A la vue de sa photo mettant en valeur son potentiel sexuel et érectogène, si elle ne fait pas trop la difficile au niveau du physique, elle devrait arriver à ses fins et recevoir des retours positifs à son mail copié-collé et expédié à toute la faune mâle du site. Une façon comme une autre de rentrer dans l'Union Européenne. Bien sûr, à la question du descriptif «pour vous le mariage c'est ...», elle a mis «très important». C'est même le seul but de sa présence sur meetic. Avant de se retrouver à quatre pattes sur le tapis Saint-Macloud d'un contrôleur des impôts de Chateauroux, chauve et gras du bide qu'elle aura épousé en catimini après trois tchats dans un français psychédélique et un Perrier-tranche dans un PMU crasseux. Les Américains l'avaient sauvée de ces dégénérés psychorigides de talibans et maintenant Maurice lui permettrait de revivre un remake de «Pretty Woman» à la différence que ce serait à Carrefour que Maurice agiterait sa CB. Déjà ça ... Je ne compte plus les Camerounaises, Ukrainiennes, Russes et autres ressortissantes de zones en proie à la famine et à l'étripage de masse qui m'ont contacté. Prêtes à tout pour rencontrer un Européen de l'Ouest, synonyme de lecteur DVD, entrecôtes-frites au Flunch avec légumes à volonté et Laguna turbo-diesel. On est loin de l'amour, quand même. On est même assez proche d'un machin qui pue.
Je veux beaucoup par mon attention féminine. Je compter quevous à moi écrire et nous pourrons parler avec vous plus endétail. Aussi je vous enverrai la photo. Je compte sur votre réponserapide. Avec un grand respect Irina !!!
Voici le mail que je reçus un matin. Irina, jeune afghane de vingt-huit ans, avait dû braver la steppe congelée à dos de dromadaire, au risque de se faire égorger par des reliquats de talibans, pour se connecter au seul PC de sa province médiévale équipé d'un modem 56k et se logger sur meetic. Bon, à en croire son adresse e-mail .ru, elle devait être exilée en Russie, première étape vers la civilisation avant l'eldorado où en parle en euros ou en dollars. Cet e-mail illustre une catégorie du personnel féminin meetic : les jeunes femmes vivant dans le tiers-monde économique et cherchant un bon plan et à se marier avec un occidental. Bon, elle ne savait pas que j'étais un crevard de chômeur qui certes touche en Assedic et en aides CAF l'équivalent du triple du salaire d'un ingénieur spécialiste de la fission nucléaire en Ouzbekistan. A la vue de sa photo mettant en valeur son potentiel sexuel et érectogène, si elle ne fait pas trop la difficile au niveau du physique, elle devrait arriver à ses fins et recevoir des retours positifs à son mail copié-collé et expédié à toute la faune mâle du site. Une façon comme une autre de rentrer dans l'Union Européenne. Bien sûr, à la question du descriptif «pour vous le mariage c'est ...», elle a mis «très important». C'est même le seul but de sa présence sur meetic. Avant de se retrouver à quatre pattes sur le tapis Saint-Macloud d'un contrôleur des impôts de Chateauroux, chauve et gras du bide qu'elle aura épousé en catimini après trois tchats dans un français psychédélique et un Perrier-tranche dans un PMU crasseux. Les Américains l'avaient sauvée de ces dégénérés psychorigides de talibans et maintenant Maurice lui permettrait de revivre un remake de «Pretty Woman» à la différence que ce serait à Carrefour que Maurice agiterait sa CB. Déjà ça ... Je ne compte plus les Camerounaises, Ukrainiennes, Russes et autres ressortissantes de zones en proie à la famine et à l'étripage de masse qui m'ont contacté. Prêtes à tout pour rencontrer un Européen de l'Ouest, synonyme de lecteur DVD, entrecôtes-frites au Flunch avec légumes à volonté et Laguna turbo-diesel. On est loin de l'amour, quand même. On est même assez proche d'un machin qui pue.
Chap. 3
Au départ, on commence avec un casier vierge. Lorsqu'on navigue sur le site, les informations et statistiques de base nous suivent et s'actualisent en temps réel. Ainsi, quatre fenêtres nous rappellent l'état de la situation : «dernier mail reçu», «dernier contact tchat», «dernière visite reçue» et «dernier flash reçu». Avec la trombine de son auteur. J'ai eu mon premier «flash» le deuxième jour : belledu34_25, de Castelnau-le-Lez. Plutôt pas mal. Pas vraiment mon genre mais enfin. Elle a tout de même un petit air légèrement psychopathique. Un je-ne-sais-quoi malsain. Comme si elle forçait son sourire pendant qu'on lui sectionnait le gros orteil. Blonde. 28 ans. 1,68 m pour 60 kilos. Style de vie : aime la cuisine italienne, fast-food (ah ! OK ...), aime les sorties entre amis, les discothèques, pop-rock, variété, r'n'b, cinéma comique, de guerre, fantastique. Bon. Annonce en langage SMS. Ça ne va pas le faire mais je réponds quand même. Elle a flashé, merde ! C'est peut-être la future mère de mes enfants ! Bon, faudra la briffer un peu quand même avant d'en arriver là. Vas-y qu'elle me répond en SMS. «kesk tu ve savoir sur moi di moi je te répondré» conclut-elle dans son message. Lâchement, je mets fin à notre idylle en ne répondant pas.
Ce faisant, «l'Initiatrice» continue à me lancer des émo-icônes MSN en forme de bisous qui font «smack !» sur mon écran de PC qui n'avait jamais connu autant de manifestation d'affection. A part les gonzos de fesse que je chope sur e-mule. De fil en aiguille, tout de même, je me laisse bercer par cette optique de relation amoureuse plus que potentielle. Ca marche, meetic, bordel ! C'était donc vrai ! Même pas une semaine et je suis déjà quasi-maqué. Bon, elle habite à Sète, elle a 31 ans. Une seule photo sur son profil mais elle a l'air pas mal. Un bon cul, a priori, même si sur la photo elle est assise. On se donne rendez-vous le samedi suivant au Cristal Bar à Sète, à côté des Halles, à 18 heures. Elle est secrétaire pour un concessionaire Toyota et finit à 17:30. Dans ma naïveté de novice, avec la candeur d'un petit porcelet ému qu'on lui donne des épluchures de patates à manger, je crois pouvoir dire que j'ai eu là ma première expérience de sentiment amoureux virtuel. Les trois jours qui ont précédé la rencontre, j'avais le sommeil agité, je me relevais pour me connecter au site et aller regarder la photo sur sa page. Vient le jour J. Je suis nerveux. Arrivé au bar avec une heure d'avance, je commande une bière pour me calmer. Comme une impression d'avoir rendez-vous avec mon destin. Il faut préciser qu'on avait passé la semaine à tchatter à toute heure (toutes les secrétaires célibataires de France tchattent sur MSN durant leur boulot, c'est un fait avéré) et à se téléphoner durant des heures (quel progrés pour les crevards, la téléphonie illimitée). Pour ne rien dire, d'ailleurs. Se bercer d'illusions. Lorsqu'elle est arrivée au rendez-vous, je dois dire que j'ai été instantanément déçu par son physique. J'avais fantasmé autre chose. Ce qui ne m'empêchait pourtant pas de l'embrasser au boût de quelques minutes, comme pour me libérer de toute la pression accumulée depuis plusieurs jours. Et parce que j'avais envie de baiser, aussi. A la fin du week-end qu'on avait passé à faire l'amour comme des cochons malades dans son clic-clac Conforama ouvert pour l'occasion, je me suis rendu à l'évidence qu'en fait je ne pouvais rien envisager avec elle, que je ne tomberais jamais amoureux d'elle, malgré son aptitude et son application passionnée à la fellation. En fait, elle était moins bien que sur sa photo. En fait, elle ne ressemblait pas à sa photo. Elle a compris que mon enthousiasme avait fondu en même temps que le virtuel avait laissé la place au monde réel. Si j'en juge les larmes qui ont accompagné mon départ, en fait, pour elle, ça le faisait. Et merde ! J'avais mauvaise conscience, maintenant, même si j'avais été sincère dans ma naïveté. Elle semble ne pas vouloir une relation de cul dont je me satisferais bien, moi, petit lapin lubrique que je suis. Je n'ai l'ai plus jamais revue. Merde, quoi ! Elle m'avait sorti son DVD de Benabar, quand même ! Je veux bien être prêt à des concessions, mais il y a des choses que je ne peux pas laisser passer, tout de même.
Ce faisant, «l'Initiatrice» continue à me lancer des émo-icônes MSN en forme de bisous qui font «smack !» sur mon écran de PC qui n'avait jamais connu autant de manifestation d'affection. A part les gonzos de fesse que je chope sur e-mule. De fil en aiguille, tout de même, je me laisse bercer par cette optique de relation amoureuse plus que potentielle. Ca marche, meetic, bordel ! C'était donc vrai ! Même pas une semaine et je suis déjà quasi-maqué. Bon, elle habite à Sète, elle a 31 ans. Une seule photo sur son profil mais elle a l'air pas mal. Un bon cul, a priori, même si sur la photo elle est assise. On se donne rendez-vous le samedi suivant au Cristal Bar à Sète, à côté des Halles, à 18 heures. Elle est secrétaire pour un concessionaire Toyota et finit à 17:30. Dans ma naïveté de novice, avec la candeur d'un petit porcelet ému qu'on lui donne des épluchures de patates à manger, je crois pouvoir dire que j'ai eu là ma première expérience de sentiment amoureux virtuel. Les trois jours qui ont précédé la rencontre, j'avais le sommeil agité, je me relevais pour me connecter au site et aller regarder la photo sur sa page. Vient le jour J. Je suis nerveux. Arrivé au bar avec une heure d'avance, je commande une bière pour me calmer. Comme une impression d'avoir rendez-vous avec mon destin. Il faut préciser qu'on avait passé la semaine à tchatter à toute heure (toutes les secrétaires célibataires de France tchattent sur MSN durant leur boulot, c'est un fait avéré) et à se téléphoner durant des heures (quel progrés pour les crevards, la téléphonie illimitée). Pour ne rien dire, d'ailleurs. Se bercer d'illusions. Lorsqu'elle est arrivée au rendez-vous, je dois dire que j'ai été instantanément déçu par son physique. J'avais fantasmé autre chose. Ce qui ne m'empêchait pourtant pas de l'embrasser au boût de quelques minutes, comme pour me libérer de toute la pression accumulée depuis plusieurs jours. Et parce que j'avais envie de baiser, aussi. A la fin du week-end qu'on avait passé à faire l'amour comme des cochons malades dans son clic-clac Conforama ouvert pour l'occasion, je me suis rendu à l'évidence qu'en fait je ne pouvais rien envisager avec elle, que je ne tomberais jamais amoureux d'elle, malgré son aptitude et son application passionnée à la fellation. En fait, elle était moins bien que sur sa photo. En fait, elle ne ressemblait pas à sa photo. Elle a compris que mon enthousiasme avait fondu en même temps que le virtuel avait laissé la place au monde réel. Si j'en juge les larmes qui ont accompagné mon départ, en fait, pour elle, ça le faisait. Et merde ! J'avais mauvaise conscience, maintenant, même si j'avais été sincère dans ma naïveté. Elle semble ne pas vouloir une relation de cul dont je me satisferais bien, moi, petit lapin lubrique que je suis. Je n'ai l'ai plus jamais revue. Merde, quoi ! Elle m'avait sorti son DVD de Benabar, quand même ! Je veux bien être prêt à des concessions, mais il y a des choses que je ne peux pas laisser passer, tout de même.
Chap. 2
Je savais que je partais avec deux handicaps : le fait d'habiter à 30 km de Montpellier (même si j'ai mis que j'y vivais) et surtout d'être chômeur (à profession, j'ai mis «graphiste»). C'est clair que ça peut en effrayer certaines. Mais, même si le logo des Assedic ressemble étrangement à celui des supermarchés pour tiers-mondistes de nourriture sur-toxinée Aldi, j'espère qu'elles ne vont pas toutes croire que je suis un pauvre zonard qui fait tourner ses trois paires de chaussettes trouées et qui économise une semaine pour se payer un picon-bière. Bon, j'ai vite remarqué par contre que beaucoup, malgré leur situation CSP élevée, avaient un niveau culturel assez limité. Cadre sup, OK, mais qui kiffe grave le dernier Shakira ! Pinaize, tu as 33 ans, merde ! Et lis un livre de temps en temps, au lieu de passer tes soirées à tchater ! Coquine !Le genre de filles à croire que Velvet Underground est une marque de serviettes hygiéniques ou que Pierre Bourdieu est un candidat de la Star Academy. D'ailleurs par la suite, en ayant marre de discuter avec des filles du niveau culturel et intellectuel de Patrick l'Etoile de Mer (le copain de Bob l'Eponge), j'ai modifié mon annonce en y ajoutant des références et des allusions limite prétentieuses vu le contexte et qui devaient, du moins je le pensais, filtrer les victimes de la sous-culture M6-NRJ-McDo.
Bon, résultat de mon mailing : genre 5 réponses pour 15 envois. Et alors, c'est ma tronche, ou quoi ?! Merde, chuis pas mal, quand même ! Et j'ai vu les trombines tristes de la concurrence ! Bon, c'est déjà ça. Cool, la number one dans mon coeur non seulement m'envoit un feedback bien positif mais en plus, me «sélectionne» et «veut être mon amie»! Hein, quoi, «mon amie»?! C'est quoi, ce truc ?! Bon, en tous cas, c'est positif. C'est mieux que la black-list, à mon avis. Durant la semaine qui suit, j'entretiens le contact avec elle (que j'ai longtemps appelée «l'Arlésienne» vu que malgré l'intérêt que je semblais suscité chez elle, il a fallu attendre que le hasard nous fasse nous croiser dans une rue de Montpellier pour que nous rencontriions, et que je vois d'ailleurs à cette occasion qu'elle avait certes un sourire tout à fait charmant mais également un gros cul). Dans le même temps, je me fais carrément brancher par une autre (que nous nommerons « l'Initiatrice ») qui me fait installer MSN dont nous abusons jusqu'à en éroder les touches de nos claviers. En effet, meetic requiert un kit de base : tout d'abord le sus-nommé MSN. «On passe sur MSN» est une phrase qui, sur tchat meetic, annonce qu'on entre dans une nouvelle étape. Ensuite, avoir des repas vite prêts en réserve pour les chats improptus que l'on peut pas interrompre sous pretexte qu'on doit aller éplucher un oignon ou faire une vinaigrette. Ainsi, moi qui aime bien manger de la nourriture en général, j'ai dû me résoudre à stocker des boîtes de maqueraux à la moutarde. C'est très vite prêt - très vite ouvert, quoi - et avec du pain pour saucer, ça faire un bon dîner spécial tchat. Dans les outils indispensables à la bonne pratique de meetic, trouver un site de diététique pour calculer votre IMC et savoir si votre corpulence est dans la normale, si vous êtes trop maigre ou en surpoids. Inutile de préciser le caractère prépondérant de tels sites pour mieux cibler l'aspect des candidates. De même, avoir dans les favoris Mozilla www.mappy.fr pour savoir où se trouve le bled qui accueille cette charmante brune et à quelle distance de chez soi cela se trouve.
Et enfin, bien sûr, avoir des capotes en stock.
Chap. 1
Il est presque midi. Cela fait un quart d'heure que j'ai quitté mon lit et je bois un café. Dans moins d'une demi-heure, je croquerai deux Codoliprane, et, peu de temps après, j'éprouverai l'irresistible besoin de fumer un gros joint. Pour l'instant je bois mon café avec un demi-sucre et je mange une tartine de pain de mie complet grillé avec du beurre demi-sel et du miel de lavande. J'aurais bien mis un nuage de lait dans mon café mais dans le frigo, à part le beurre demi-sel, des saucisses de Strasbourg sûrement périmées, un fond de pot de mayonnaise bio désséchée et une bière «Top Budget» rescapée d'un pack amené par un de mes amis multitoxico, il n'y a pas foule.
Hier soir, chez mon pote Herbert, je me suis surpris à avoir la larme à l'oeil devant un reportage merdique sur TF1; pourtant, ce n'était qu'histoires de gros qui sauvaient leur couple grâce à des anneaux gastriques. Je me surprends à y repenser sous ma douche très chaude tandis que je me savonne les parties génitales avec le gel-douche Hugo Boss que m'avait offert mon ex-belle-mère (cette garce) à Noël.
Aujourd'hui, c'est Pâques. Avant, j'appréciais les week-ends et jours fériés car j'étais sûr de ne pas voir un huissier de justice taper à ma porte ces jours-là; et j'avais moins mauvaise conscience de ne pas travailler. Maintenant, ça va, à ce niveau; j'ai vendu sur E-bay ma guitare Gretsch Astro Jet de 1968 pour payer les factures d'électricité de téléphone et les six mois de loyer que je devais. La situation s'était présentée à moi brutalement mais avait l'avantage d'être claire. La mère de mon fils m'avait quitté sans préavis. J'avais trente-six ans, j'étais au chômage et je me retrouvais piégé dans la ville la moins funky d'Europe occidentale. Le genre de bled où le parcours de motorisation est : à quatorze ans, la mobylette, à dix-huit la Golf tunée, à dix-huit ans et demi la voiture sans permis (vu qu'on s'est fait pécho avec trois grammes de whisky-coca dans le sang en revenant du Tropicana et qu'on s'est fait grillé le permis). Passée la période de deuil autistique, il fallait que je réagisse si je ne voulais pas tourner mal et me retrouver à boire des blancs limés au PMU en bas de chez moi avec tous les loosers du patelin : déjà, ne pas succomber à la tentation de me picoler la tête et ne pas instaurer cela comme nouveau mode de vie, sinon, c'est la déchéance qui me tendait les bras. Puis poser les bases d'une nouvelle vie sentimentale et sexuelle, et, si j'avais le temps et l'énergie, sociale et professionnelle. Dans cette situation géographique (à 20 mn de Montpellier, en milieu semi-rural et total-plouc où les filles à 30 ans ressemblent à des candidates d'un jeu TV de Nagui, avec gros culs et mentalité de la IVème République, carte Boum-Boum des Magasins But dans le porte-feuille) et sociale (un crevard qui se retrouvait dans la même situation que lorsqu'il avait arrêté la fac au début des années 90), la solution de la cyber-sexualité s'offrait à moi comme une évidence : www.meetic.fr ! Avant la mère de mon fils, les filles étaient folles de mon corps et si je ne les cotoyais plus au quotidien car reclu en territoire dénué de femelles aptes à satisfaire ma libido et ma soif de romance, je pouvais y remédier grâce au virtuel ! C'est donc avec l'enthousiasme et l'excitation d'un pré-ado qui pique une VHS porno à son grand frère que je créais mon login sur le site des miracles de l'amour. «Meetic, vous allez aimer». Cool ! Allez ! Suffit que je trouve quelqu'un qui me prête sa carte bleue, vu que je suis interdit bancaire, et à moi la débauche ! Avec aussi, à terme, l'optique de tomber amoureux et de me caser car, tout de même, je suis un sentimental. Je prends mon appareil photo numérique, je me tire trente-cinq fois le portrait, trois photos potables, une annonce pas trop cul-cul, je remplis le questionnaire à deux balles. C'est parti ! Bon, ok, mais quoi je fais maintenant ? Tout d'abord, feuilleter le grand catalogue et faire le tri parmi toutes ces prétendantes à mon amour. Alors : on va mettre «Languedoc-Roussillon» et «25-36 ans» dans les critères de recherche. «Avec photo». Pinaize ! Mais y a des bonnes ! J'en ai presque l'écume aux lèvres et je me dis que je peux tomber amoureux toutes les semaines vu les stocks proposés. Je crois que je bande. Bon, y a pas mal de monstres aussi ... Mais pour l'instant, je focalise sur ma quinzaine de specimens sélectionnés et je rédige un e-mail type qui sera copié-collé et adapté au cas par cas selon les annonces de mes proies. Par la suite, j'apprenais à maîtriser l'entrée en matière et à être un peu plus finaud. Hard_discount, c'est mon pseudo. Ca sonne bien et puis meetic, c'est un peu comme un grand magasin, avec ses rayons boucherie, épicerie fine, lingerie, surgelé, friandise, comme je dûs répéter plusieurs fois lorsqu'on me demandait dans les e-mails : «au fait, pourquoi hard discount ?».
Hier soir, chez mon pote Herbert, je me suis surpris à avoir la larme à l'oeil devant un reportage merdique sur TF1; pourtant, ce n'était qu'histoires de gros qui sauvaient leur couple grâce à des anneaux gastriques. Je me surprends à y repenser sous ma douche très chaude tandis que je me savonne les parties génitales avec le gel-douche Hugo Boss que m'avait offert mon ex-belle-mère (cette garce) à Noël.
Aujourd'hui, c'est Pâques. Avant, j'appréciais les week-ends et jours fériés car j'étais sûr de ne pas voir un huissier de justice taper à ma porte ces jours-là; et j'avais moins mauvaise conscience de ne pas travailler. Maintenant, ça va, à ce niveau; j'ai vendu sur E-bay ma guitare Gretsch Astro Jet de 1968 pour payer les factures d'électricité de téléphone et les six mois de loyer que je devais. La situation s'était présentée à moi brutalement mais avait l'avantage d'être claire. La mère de mon fils m'avait quitté sans préavis. J'avais trente-six ans, j'étais au chômage et je me retrouvais piégé dans la ville la moins funky d'Europe occidentale. Le genre de bled où le parcours de motorisation est : à quatorze ans, la mobylette, à dix-huit la Golf tunée, à dix-huit ans et demi la voiture sans permis (vu qu'on s'est fait pécho avec trois grammes de whisky-coca dans le sang en revenant du Tropicana et qu'on s'est fait grillé le permis). Passée la période de deuil autistique, il fallait que je réagisse si je ne voulais pas tourner mal et me retrouver à boire des blancs limés au PMU en bas de chez moi avec tous les loosers du patelin : déjà, ne pas succomber à la tentation de me picoler la tête et ne pas instaurer cela comme nouveau mode de vie, sinon, c'est la déchéance qui me tendait les bras. Puis poser les bases d'une nouvelle vie sentimentale et sexuelle, et, si j'avais le temps et l'énergie, sociale et professionnelle. Dans cette situation géographique (à 20 mn de Montpellier, en milieu semi-rural et total-plouc où les filles à 30 ans ressemblent à des candidates d'un jeu TV de Nagui, avec gros culs et mentalité de la IVème République, carte Boum-Boum des Magasins But dans le porte-feuille) et sociale (un crevard qui se retrouvait dans la même situation que lorsqu'il avait arrêté la fac au début des années 90), la solution de la cyber-sexualité s'offrait à moi comme une évidence : www.meetic.fr ! Avant la mère de mon fils, les filles étaient folles de mon corps et si je ne les cotoyais plus au quotidien car reclu en territoire dénué de femelles aptes à satisfaire ma libido et ma soif de romance, je pouvais y remédier grâce au virtuel ! C'est donc avec l'enthousiasme et l'excitation d'un pré-ado qui pique une VHS porno à son grand frère que je créais mon login sur le site des miracles de l'amour. «Meetic, vous allez aimer». Cool ! Allez ! Suffit que je trouve quelqu'un qui me prête sa carte bleue, vu que je suis interdit bancaire, et à moi la débauche ! Avec aussi, à terme, l'optique de tomber amoureux et de me caser car, tout de même, je suis un sentimental. Je prends mon appareil photo numérique, je me tire trente-cinq fois le portrait, trois photos potables, une annonce pas trop cul-cul, je remplis le questionnaire à deux balles. C'est parti ! Bon, ok, mais quoi je fais maintenant ? Tout d'abord, feuilleter le grand catalogue et faire le tri parmi toutes ces prétendantes à mon amour. Alors : on va mettre «Languedoc-Roussillon» et «25-36 ans» dans les critères de recherche. «Avec photo». Pinaize ! Mais y a des bonnes ! J'en ai presque l'écume aux lèvres et je me dis que je peux tomber amoureux toutes les semaines vu les stocks proposés. Je crois que je bande. Bon, y a pas mal de monstres aussi ... Mais pour l'instant, je focalise sur ma quinzaine de specimens sélectionnés et je rédige un e-mail type qui sera copié-collé et adapté au cas par cas selon les annonces de mes proies. Par la suite, j'apprenais à maîtriser l'entrée en matière et à être un peu plus finaud. Hard_discount, c'est mon pseudo. Ca sonne bien et puis meetic, c'est un peu comme un grand magasin, avec ses rayons boucherie, épicerie fine, lingerie, surgelé, friandise, comme je dûs répéter plusieurs fois lorsqu'on me demandait dans les e-mails : «au fait, pourquoi hard discount ?».
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